Facteurs génétiques de la maladie
Du fait de la forte interaction des facteurs environnementaux, les facteurs génétiques à l’origine de la maladie de Crohn sont particulièrement difficiles à déterminer, bien que cette maladie soit actuellement la mieux génotypée au monde.
En effet, depuis de nombreuses années, médecins et généticiens se sont attachés à trouver les gènes impliqués dans l’apparition de la maladie de Crohn, en comparant des génomes sains à des génomes atteints. Leurs recherches ont permis de mettre en évidence la participation de plusieurs chromosomes et gènes.
Histoire génétique de la maladie de Crohn
L’un des premiers chromosomes dont on a découvert l’implication dans la maladie de Crohn est le chromosome 16: sur celui-ci se trouve en effet le gène CARD15/NOD2 qui joue un rôle dans la réponse inflammatoire du système immunitaire au niveau de l’intestin.
La seule présence de cette mutation, présente chez 20 % des sujets sains et 50 % des sujets atteints, ne suffit cependant pas à expliquer la maladie et ne témoigne que d’une forme de prédisposition.
En outre, des équipes de chercheurs belges ont souligné l’importance d’une zone particulière du chromosome 6 sur laquelle ils ont relevé des variations génétiques présentes chez 20% des personnes malades et seulement chez 12% des individus en bonne santé.
Après quelques années, on a pu ainsi déterminer que les chromosomes 1, 5 et 16 participent aux facteurs déclenchant de la maladie de Crohn. Au total, environ 30 régions chromosomiques et 163 variations génétiques prédisposeraient à l’apparition de la maladie, ce qui confirme son caractère polygénique.
Un lien avec d’autres maladies auto-immunes ?
Cette carte génotypique de la maladie de Crohn a permis d’établir des parallèles avec d’autres maladies auto-immunes comme le diabète de type 1, l’asthme, la recto-colite ou encore le psoriasis. Ainsi, sur les 39 allèles identifiés dans le diabète, 20 sont présents dans la maladie de Crohn.
On peut donc espérer que les recherches menées sur ces autres maladies pourront éventuellement nous éclairer à l’avenir sur d’autres facteurs génétiques de la maladie de Crohn et permettre d’élaborer un traitement.